Revue scientifique/culture/art
De quoi s’agit-il ?
Un volet scientifique et culturel vous sera présenté ici : l’art comme thérapeutique ou l’« art et la vie » (M Frechuret).
Un volet scientifique et culturel vous sera présenté ici : l’art comme thérapeutique ou l’« art et la vie » (M Frechuret).
Pour ce premier épisode, en cette période de remise des prix Nobel, fêtons ensemble les 100 ans de l’insuline !
En effet, en mai 1921, Frederick Grant Banting, chercheur canadien et John Mac Leod, son directeur de recherche, associés à l’étudiant John Best, extraient pour la première fois de l’insuline à partir de pancréas de chiens. Avec l’aide du chimiste James Collip, ils affinent leur technique sur des pancréas de veaux et vaches. En 1922, ils obtiennent un extrait pancréatique utilisable, l’insuline (du latin insula=île, car elle provient d’îlots de cellules décrits par mr Langerhans), capable de normaliser la glycémie chez les chiens diabétiques. Ils le testent sur un jeune diabétique de type 1 de 14 ans, Léonard Thompson, en coma acido cétosique, et promis jusque là à une mort certaine (photo).
La 1ere dose d’insuline cause malheureusement une réaction allergique, mais grâce à la purification de l’extrait par J Collip, un traitement au long cours est enfin débuté, lui permettant de survivre 13 années de plus avant de décéder des complications du diabète, à… 27 ans.
Banting, Mc Leod, Best et Collip se partageront la reconnaissance du prix Nobel de médecine en 1923.
De nombreux savants avaient ouvert la voie à cette découverte, de nombreux prix Nobel ont suivi sur la même thématique, jusqu’au pancréas artificiels que nous posons maintenant dans le service d’endocrinologie.
Et pour finir une touche d’égyptologie (vous n’y échapperez pas!):
Le plus ancien document faisant mention d’une maladie dont les symptômes évoquent ceux du diabète, est le papyrus d’Ebers.
Découvert en 1862 par Edwin Smith à Louxor, il est ensuite vendu à l’égyptologue allemand GM Ebers qui en effectue la première traduction.
Il date de 1500 avant J.C., c’est l’un des plus longs de l’Antiquité égyptienne (plus de 20 mètres de long)
Il contient plus de 800 formules plus ou moins incongrues où les maladies sont nommées ou décrites avec concision, plutôt que diagnostiquées. Cela va de formules magiques de protection pour protéger le médecin des démons qui causent les maladies au traitement de la morsure de crocodile, en passant par l’ophtalmologie, la gynécologie obstétrique, les parasitoses, la traumatologie, la dermatologie, et même les soins capillaires…
Il décrit entre autres une pathologie associant: « une soif intense et un dépérissement du corps entraînant la mort » et des urines abondantes, c’est-à-dire très probablement… le diabète.
Pour ce qui concerne son traitement, rien de plus simple:
des caroubes cuites dans huile et miel avec un peu de broyat de pierres!
Pour la polyurie: du blé, des graines, des dates, de l’ocre nubien, du pain, cuits dans la bière
Du miel, des dates, de la bière donc! Efficacité non garantie:-))
Voyez en PJ que l’égyptien antique n’est d’ailleurs pas forcément aussi idéal que sur les représentations traditionnelles ;-)
A noter que le miel, utilisé comme antiseptique dans l’Egypte ancienne, se retrouve dans certains pansements modernes destinés au pied diabétique
Et la boucle est bouclée…
Véronique di Costanzo